Le triangle d’expo : la base pour de vraies photos

Il fait peur aux débutants. Le mode manuel, disponible sur tous les reflex dès l’entrée de gamme, est pourtant un réel avantage dans la course à la meilleure photo. Pour peu que l’on sache par où commencer, le mode manuel n’est d’ailleurs pas si complexe à utiliser… On vous explique tout en 5 minutes, afin que vous aussi puissiez tenter l’aventure.

Comprenez (enfin) comment vous shootez

Le mode automatique des appareils photo repose sur la jugeote de votre boîtier. C’est l’appareil qui va décider, en fonction de la lumière disponible, quels sont les paramètres à appliquer à votre photo pour que cette dernière soit correctement exposée, c’est-à-dire qu’elle ne soit ni trop sombre, ni trop lumineuse. L’usage du mode automatique peut donc paraître plus pertinent pour celui qui ne veut pas se prendre la tête. Mais pour peu que vous souhaitiez produire des photos travaillées, de qualité, il est primordial de quitter le mode automatique. Et cela pour une raison : l’appareil photo ne fait que des mathématiques alors que la photographie, c’est une intention.

En effet, une bonne photo passe dans la plupart des cas par de la bonne volonté. Le photographe sait ce sur quoi il veut travailler, quels aspects de son sujet il veut faire ressortir, quelles émotions il veut transmettre. C’est dans cette optique qu’il va choisir comment la lumière viendra s’inscrire dans sa composition, à quoi ressemblera son “flou d’arrière-plan », etc. Ce sont ces paramètres que le mode manuel permet de modifier. Il en existe trois qui, mis bout-à-bouts, forment le légendaire triangle d’exposition.

Triangle d’expo tu appliqueras, mode manuel tu maîtriseras

La notion de triangle d’exposition est une analogie employée pour décrire les trois paramètres du mode manuel, et la manière dont ils convergent les uns vers les autres pour offrir un maximum de possibilités. Ces trois paramètres sont la sensibilité ISO, l’ouverture du diaphragme et la vitesse d’obturation. Alliés, ils permettent d’exposer correctement votre photo, tout en maîtrisant sa netteté, son flou d’arrière-plan (la profondeur de champs), et son grain. 

  1. La sensibilité ISO : un appareil photo numérique, c’est avant tout un capteur. Ce capteur est exposé à une certaine quantité de lumière, qu’il va traduire en signaux électriques qui eux-mêmes s’enregistreront sur votre carte SD. La sensibilité ISO sert justement à régler la sensibilité de ce capteur : elle se quantifie sur une échelle allant d’environ 100 ISO jusqu’à parfois 56 000 ISO. Plus cette valeur est basse (100 ISO), moins le capteur est sensible à la lumière. A l’inverse, plus cette valeur est importante (56 000 ISO), plus le capteur va être sensible. Généralement, sauf pour une bonne raison (on y viendra plus tard), on tente de garder la sensibilité ISO le plus bas possible. Cela permet une meilleure restitution des couleurs et évite la formation de bruit numérique, qui est une sorte de “parasite” venant dégrader la qualité des photos. Car en effet, plus vous monterez en ISO, plus votre photo sera bruitée.
  2. L’ouverture du diaphragme : l’objectif de tout appareil photo contient ce qu’on appelle un diaphragme. Il s’agit d’une pièce mécanique qui se ferme ou s’ouvre plus ou moins ; un peu à la manière d’une pupille. Plus ce diaphragme est ouvert, plus il laisse entrer de lumière, et plus les éléments derrière votre sujet (l’endroit où vous faites la mise au point) seront flous. A l’inverse, plus le diaphragme va être fermé, moins il laissera entrer de lumière, et plus la zone de netteté sera importante. Là encore, on quantifie l’ouverture du diaphragme à l’aide d’annotations mathématiques. Généralement, cela se mesure sur une échelle allant de f/1.2 (le diaphragme est très ouvert) à f/22 (le diaphragme est très fermé). Cette échelle admet autant de valeurs intermédiaires qu’il y a de nombres.
  3. La vitesse d’obturation : s’il existe plusieurs “types” d’obturateurs, le fonctionnement est toujours identique. Il s’agit d’une pièce de l’appareil ou de l’objectif qui va obstruer toute lumière à destination du capteur de l’appareil. C’est au moment du déclenchement que l’obturateur va laisser passer la lumière, exposant le capteur pour une durée généralement très très brève, dans l’ordre du millième de seconde. On peut néanmoins exposer pendant plusieurs minutes, voire plusieurs heures ; la vitesse d’obturation est aussi qualifiée de “temps de pause”. Plus votre vitesse d’obturation sera brève, plus votre sujet paraîtra net. Plus elle sera longue, plus il semblera flou.

L’objectif est d’allier ces trois paramètres afin de créer une photo qui réponde à vos attentes tout en s’adaptant à l’environnement plus ou moins maîtrisé de la prise de vue.

Et concrètement, comment ça marche ?

Selon votre modèle d’appareil photo, le réglage de ces trois paramètres se fait différemment. Nous ne pouvons pas revenir sur toutes les marques : sachez néanmoins que la notice d’utilisation de votre appareil photo vous expliquera comment accéder à chaque paramètres. Si vous avez perdu votre notice, vous pourrez la retrouver sur ce lien : https://bit.ly/2Km6eeR.

Voici quelques applications concrètes de ce triangle d’exposition.

En portrait 👉  En portrait, il est courant de vouloir une photo lumineuse de laquelle se détache le sujet. On va avoir tendance à rechercher une grande profondeur de champs, ce qui passe par une grande luminosité. Ainsi, dans un environnement lumineux, on peut imaginer exposer avec des ISO bas (ex : 200), une grande ouverture qui viendra apporter la lumière (ex : f/1.8) et un temps d’obturation “normal” (ex : 1/60s). 📷 Voir la photo en visuel

En paysage 👉 En paysage, on cherche à avoir une zone de netteté la plus importante possible. En effet, il faut que le premier plan soit net, au même titre que le fond de l’image. On va donc essayer de fermer le diaphragme le plus possible, par exemple à f/20. Comme on souhaite garder des couleurs de qualité, on va essayer de ne pas monter trop haut en ISO (ex : ISO 80). Et pour compenser la faible luminosité liée à ces deux paramètres, on peut pousser le temps d’obturation afin que la lumière rentre longtemps ; on privilégie le temps à la quantité, ce qui nécessite néanmoins une surface stable comme un trépied pour poser l’appareil (ex : 1/2s). 📷 Voir la photo en visuel

En photoreportage 👉 On va privilégier avant tout la vitesse d’obturation de l’appareil, afin d’avoir des sujets nets. Il s’agit donc de trouver l’équilibre pour pouvoir appliquer un temps de pause assez rapide (ex : 1/250s), sans trop monter en ISO (ex : 500) et en gardant une ouverture suffisante, pour par exemple faire ressortir son sujet tout en s’assurant de sa netteté (ex : f/4). 📷 Voir la photo en visuel

Si vous parvenez à maîtriser ce triangle d’exposition, vous pourrez sans grande peine utiliser le mode manuel. C’est un très bon début pour tirer le plein potentiel de vos photographies… Et espérons, proposer de magnifiques clichés, dénués de tout clichés, pour cette édition 2020-2021 du concours 😉

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